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samedi 28 mai 2022 à 15h

Journée annuelle contre la violence pénitentiaire

Pour la deuxième année nous vous invitons à une manifestation contre la violence pénitentiaire.

L'année dernière, nous avons concentré notre critique sur les nombreuses morts causées par le système pénal, des flics qui patrouillent aux prisons qui enferment. Cette année, nous souhaitons aussi dénoncer la prison en tant que système qui détruit les gens au quotidien et dans la durée.

La violence de la prison s'exerce en premier lieu sur celles et ceux qui y sont enfermé·es, mais même quand on est dehors, la menace plane. Surtout quand on est précaire. Par exemple, à l'entrée de la CAF, il y a une affiche qui rappelle que si on ne reste pas calme avec le personnel, on risque 2 ans de prison. Ça vaut tout autant dans les transports en commun ou à l'hôpital. C'est aussi ce qui nous fait réfléchir à 2 fois avant d'arracher la chemise des patrons.

La violence de la prison, dès la garde-à-vue, c'est perdre le contrôle sur sa vie, son temps, sa bouffe, ses activités, ses déplacements comme ses relations sociales ; c'est ne pas savoir quand est-ce que ça s'arrêtera, quand est-ce qu'on sortira ; et quand on est étranger·e, c'est ne pas savoir si on sera expulsé.e à la sortie. C'est ne pas savoir quand on pourra retrouver ses proches. Et quand on a un parloir de prévu, il peut être annulé jusqu'au dernier moment selon le caprice d'un·e surveillant·e. En bref, c'est vivre sous le contrôle de l'institution et de ses maton·nes, qui sont aussi bien des flics (dans les CRA) que des infirmier·es en HP ou encore des éducateurices dans les Centres Éducatifs Fermés et dans les Établissements Pénitentiaires pour Mineur·es.

Même après la sortie, la prison maintient une emprise par le contrôle judiciaire, les fichiers de police, la menace de peines plus dures, les conséquences économiques comme la perte de logement survenue pendant l'incarcération, le casier consultable par les employeurs et le traumatisme psychologique. Pour certain·e·s, la violence de la prison ne s'arrête jamais.

La violence de la prison, quand on soutient un·e proche enfermé·e, c'est être contraint·e d'avoir l'Administration comme intermédiaire pour la plupart des contacts avec notre proche ; c'est savoir que sa survie dépend de cette Administration : est-ce qu'iel aura son traitement ? Est-ce qu'iel ne sera pas maltraité·e ou battu·e ? est-ce que sa santé mentale est en danger ? Est-ce qu'iel supportera l'isolement encore et encore ? Est-ce que les maton·nes vont continuer à s'acharner sur sa personne ? Est-ce qu'on aura assez de thunes à envoyer pour son mandat ou pour payer le trajet du prochain parloir ?

Pour maintenir l'exploitation capitaliste, l'État a développé toute une chaîne répressive, qui va de la police aux prisons en passant par les tribunaux. L'enfermement en est en quelque sorte la clé de voûte : il sert à casser les mouvements sociaux, à réprimer celles et ceux qui sortent des normes psy ou qui n'ont pas les bons papiers, à empêcher les gens en galère d'améliorer leur conditions de vies en dehors des cadres légaux.

Construire des lieux d'enfermement est dans l'intérêt de l'État et des capitalistes, pas du notre !

Nous dénonçons la violence de la prison, mais nous sommes convaincu·es que la violence est l'essence de la prison : la violence pénitentiaire durera tant que durera la prison elle-même.

Manifestation samedi 28 mai 2022, 15h à Nantes, arrêt de bus bout des pavés (ligne C2, C20, 59, 86 96).

Source : message reçu le 11 mai 09h