mercredi 18 mars 2020 à 19h30

Tu n'as pas d'autres armes que les mots

Soirée poétique avec Tanella Boni, dans le cadre du cycle « Perspectives antiracistes & postcoloniales » (3e édition) & du Magnifique Printemps 2020.

« La vie est une guerre permanente » nous dit Tanella Boni. Elle nous parle des existences éphémères et incertaines, entre départs difficiles et retours amers, de ces « humains aux vies précaires et transparentes » suspendus entre deux mondes : le pays étranger, qui refuse de les accueillir, et le pays natal, ravagé par la violence. Mais, parmi tant de nuages, on voit naître « une étoile » : l'espoir porté par la clarté du regard de cette « femme vivante, qui frappe à ta porte », une « femme qui n'en fait qu'à sa tête » et dont les mots peuvent restituer la dignité à ces vies, les rendre enfin visibles, leur donner une voix.

« Me voici à la porte du jour le plus long
Là où il fait si clair en moi
Ma raison refuse l'évidente clarté séculaire
Qui sépare l'humanité en portions inégales
L'humanité si divisée si malmenée
Et transparente
Comme celle dont j'ai hérité
Par la faute de ma peau invisible
À force d'être visible
Cette peau qui m'a tout donné
Cette peau dont je suis si fière
Ma peau de femme qui n'en fait
Qu'à sa tête » Extrait du livre Là où il fait si clair en moi, Tanella Boni.

TANELLA BONI est une poète, romancière, essayiste et philosophe, née à Abidjan, Côte d'Ivoire. Elle publie des recueils de poèmes depuis 1984. Parmi une douzaine de recueils publiés, on peut citer : Chaque jour l'espérance (l'Harmattan, 2002) ; Gorée île baobab (Ecrits des Forges/Le bruit des autres, 2004) ; Jusqu'au souvenir de ton visage (Alfabarre, 2010) ; L'avenir a rendez-vous avec l'aube (Vents d'ailleurs, 2011) ; Toute d'étincelles vêtue (Vents d'ailleurs, 2014) ; Là où il fait si clair en moi (Bruno Doucey, 2017). Ses poèmes figurent également dans des anthologies. Elle a participé à de nombreux festivals de poésie (Dakar, Medellin, Trois-Rivières, Barcelone, Sète…). Elle fut l'organisatrice du Festival international de poésie d'Abidjan qui prit fin au début de la guerre civile en Côte d'Ivoire. Lauréate de prix littéraires parmi lesquels le prix international de poésie Antonio Viccaro en 2009, elle est membre de l'ASCAD (Académie des Arts, des Sciences des Cultures d'Afrique et des Diasporas africaines) dont le siège est à Abidjan.

Source : message reçu le 27 février 14h